L'Afrique accueille une très grande richesse de jeux traditionnels. Certains jeux ont permis de donner libre cours à l'art des meilleurs artisans : bois, pièces forgées, ébène...
Néanmoins, les jeux traditionnels sont très souvent tracés au sol, sur le sable ou dans la terre. Des jeux éphémères qui utilisent comme pions des graines ou des cailloux.
En Afrique, on joue vite, joyeusement, spontanément et parfois même bruyamment. Le public participe à la partie avec de nombreux commentaires. Réfléchir ou paraître réfléchir peut passer pour un
affront ; on ne joue pas contre un adversaire pour lui prouver sa supériorité... mais avec un ami.
Le fanorona (à prononcer « fanourne », ou « fanourna ») est un jeu de stratégie par affrontement joué à Madagascar. La prise des pions adverses est originale et se fait par approche ou par éloignement (élimination de la rangée de pion de laquelle on s'approche ou s'éloigne) . Son apparition est souvent datée de la fin du XVIIème siècle. On ne sait pas pour autant si ce jeu est né chez les Malgaches ou s'il est arrivé à Madagascar. Aussi appelé dames malgaches, le fanorona serait un descendant des jeux de mancala africains et de l'alquerque moyen-oriental.
Pour l'anecdote, lors de l'invasion française de Madagascar en 1885, la reine Ranavalona III décida de sa stratégie militaire en fonction du résultat d'une partie de Fanorona. Malheureusement pour elle, l'île tomba aux mains des Français et la reine fut exilée.
Ce jeu appartient au patrimoine culturel des musulmans du Soudan. Il nous vient de l'Antiquité et a été découvert par les Européens vers 1920. On pourrait l'apparenter à une sorte de jeu de
l'Oie. C'est un jeu de hasard raisonné.
On retrouve l'hyène dans de très nombreux contes africains, prenant la place de notre loup. Elle est avide et dangereuse.
Ce jeu nous conte le quotidien d'un village ; il faut que les mères sortent du village, traversent le désert, se rendent au puits, lavent leur linge et reviennent sans être rattrapées par
l'hyène mais malheureusement rien n'est gratuit et il faudra payer pour évoluer dans le jeu.
Du IIème au Xème siècles avant notre ère, d'Ethiopie ou de Côte d'Ivoire, si leurs origines restent incertaines, il n'en reste pas moins que les jeux de semailles sont traditionnels et
multiples.
Le thème de la terre nourricière est la constante des 200 règles du jeu connues. Les jeux de semailles sont des jeux de paysans qui parlent de la terre, de récoltes et du cycle des saisons. le
jeu le plus connu est l'Awalé. Venu de Côte d'Ivoire, ce jeu est connu dans le monde entier car il fut transporté de continent en continent par les esclaves. Tous les jeux de semailles sont des
jeux de stratégie. Ils se divisent en deux familles : les Wari (plateaux à 2 rangées dont fait partie l'Awalé). les Solo (plateaux à 3 ou 4 rangées dont fait partie le Mefuhva).
MANCALA :
Désigne le plateau de jeu, constitué de plusieurs rangées de trous.
WARI :
Désigne les mancalas à 2 rangées de trous (2x6 pour les plus courants). C'est aussi le nom donné à un des jeux de semailles.
SOLO :
Désigne les mancalas à 4 rangées de trous, comme le Mefuhva.
CAESALPINA CRISTA :
C'est la plante qui donne son nom à l'Awalé. En Côte d'Ivoire, on utilise ses graines pour jouer et cet arbuste est nommé « Awalé ». Souvent les différents noms des variantes
proviennent du nom africain de la plante dont on utilise la graine.
SEMER :
Déplacement des pions
RECOLTER ET ENGRANGER :
Prise des pions adverses. Ces trois actions sont le principe fondamental de tous les jeux de semailles. C'est pourquoi l'origine de ce jeu ne saurait être antérieure à l'apparition de
l'agriculture. On retrouve une représentation au Louvre de ce jeu datant de 1700 ans avant notre ère.
GRENIER :
Ce sont les deux cases placées généralement sur les côtés qui permettent d'engranger les graines gagnées. Il sont facultatifs.
AFFAMER :
Affamer son adversaire, c'est à dire le laisser sans graines, est une action interdite dans la plupart des jeux de wari.
On retrouve en Afrique, le même type de grandes surfaces de jouets qu'en Europe, mais cela ne concerne que les populations plus aisées et il est plus intéressant de se pencher sur les jouets plus
artisanaux.
Parfois, les enfants jouent « sans jouets », se contentant de ce qu'ils trouvent sur place (cailloux, notamment).
Pour les jouets, la plupart sont fabriqués par les enfants eux-mêmes à partir de matériaux naturels (tiges de mil, de manioc, bois de palmier, terre...) ou de matériaux de récupération (fil de
fer, boîtes de conserve, chambres à air...). Les enfants se montrent observateurs et reproduisent ce qu'ils voient.
Les poupées sont-elles aussi fabriquées à partir de matériaux naturels. Voici quelques modèles de différents pays :
(1) poupée du Mali, le corps est en sac rembourré, la tête en légume séché (les détails ont été pyrogravés)
(2) poupées du Sénégal en tissu bourré, sous forme de coussins
(3)(4)(5) poupées du Sénégal en tissu avec une armature intérieure en fil de fer
(6)(7) poupées sénégalaises en tissu
(8) poupée de Côte d'Ivoire en plastique (marque Aoua Abidjan)
(9) poupées d'Afrique du Sud, en tissu avec une base en carton
(10) poupée zoulou (Afrique du Sud), en tissu et perles, représentant une femme mariée
(11) poupée malgache en bois
(12) poupée/marionnette du Togo, en courges séchées et cauris
(13) un danseur rituel fait en matières diverses : bois, fibres, plumes, coquillages (pays indéterminé)
(crédit-photos 1,2,3,4,5,6,7,8,9,13 : http://mille-et-une-poupees.over-blog.com)
(crédit-photos 10,11,12 : http://www.poupees-et-peuples.fr)